Votre médicen vous prescrit une ordonnance de 9 séances pour de la physiothérapie respiratoire, mais c’est quoi ? Cet article fait le point sur cette discipline de la physio. En effet, proposée dans de grands nombres de pathologies différentes, elle peut s’addresser autant aux jeunes qu’aux moins jeunes.
Bien que quelques moyens utilisés peuvent varier en fonction du problème de santé à traiter, les grands principes de cette spécialité paramédicale restent similaires. Je vous laisse découvrir tout cela ci-dessous.
Qu’est-ce que la physiothérapie respiratoire ?
La physiothérapie respiratoire ou physio resp est une pratique qui consiste à utiliser des méthodes pour dégager les voies respiratoires. Certaines d’entre elles consistent à agir manuellement sur la paroi thoracique pour aider à se débarrasser des accumulations de mucus dans les poumons. La physio resp manuelle est administrée avec l’aide d’un thérapeute et peut également être combinée à l’utilisation de matériels.
Dans la grande majorité des cas, elle s’adresse à des patients souffrant d’une affection pulmonaire de longue durée, comme la mucoviscidose ou la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), qui fait que les poumons ont du mal à éliminer le mucus de manière naturelle.
La physiothérapie respiratoire ou kiné resp est également adressée aux jeunes enfants (pédiatrie) dans le cas de différentes atteintes pulmonaires qui crée des encombrement bronchiques. Ces encombrements et ces excès de mucus réduisent la bonne oxygénation du sang et augmentent le risque d’infections.
Beaucoup de grands spécialistes se trouvent en Belgique, par exemple Mr Reychler Gregory, où la recherche et le développement en kinésithérapie respiratoire sont très répandus.
Les traitements respiratoire peuvent aussi aider les patients qui souffrent de :
- Fibrose pulmonaire
- Mucoviscidose
- Autres maladies bronchiques
- Décompensations respiratoire
- Maladies neuro-dégénératives
- Pneumonie
- Trachéotomisé
- Cancer du poumon
- Etc.
Quels sont les avantages de la physiothérapie respiratoire ?
Il est important de noter que cette discipline de la physio ou kinésithérapie peut vous aider de nombreuses façons. En plus de faciliter la respiration, elle peut également vous aider à éviter les infections pulmonaires et à moins tousser.
De nombreux patients sont conscients des techniques à utiliser pour prévenir un problème pulmonaire mais malheureusement, même si ces techniques sont réalisables à la maison, l’enseignement et l’éducation aux bonnes pratiques par un physiothérapeute qualifié peut être une grande plus value pour éviter une décompensation cardio-respiratoire. De plus, il est le répondant idéal pour vous aider à utiliser tout équipement dont vous avez besoin.
Quelles sont les contre-indications ?
Tout d’abord, il est important de valider la nécessité d’une telle prise en charge avec votre médecin ou le spécialiste qui vous suit (pneumologue). Il peut également s’agir d’une contre-indication à certaines techniques utilisées par les thérapeutes.
Par exemple :
- en cas de douleurs importantes et qui ne cessent pas
- lors de la prise de certains médicaments (p.ex. certains anticoagulants)
- après un traumatisme avec des fractures de côtes/vertèbres
- etc.
Comment fonctionne la physiothérapie pulmonaire ?
- Le thérapeute débute avec une évaluation
- Il poursuit avec une éducation thérapeutique avec de vous partager des conseils sur la manière de se prendre en charge
- Le traitement débute avec des interventions et techniques effectuées manuellement. Celles-ci favorisent le drainage de mucus, qui se trouve dans vos poumons, vers les voies respiratoires hautes.
- Votre physio vous aide à stimuler la toux afin de vous permettre de vous débarrasser du mucus
Ces 4 étapes vous aident à rendre la respiration plus efficace et réduire le risque que le mucus stagne et s’infecte dans vos poumons. C’est également pour cette raison qu’il est important de bien réaliser les exercices, de manière autonome, lorsque vous êtes chez vous.
Quelles méthodes et techniques sont utilisées pour dégager les voies respiratoires ?
Comme nous venons de le voir, la physiothérapie respiratoire manuelle est un moyen efficace de traiter certaines pathologies et problèmes respiratoires (p.ex. la bronchectasie), mais la façon dont elle est effectuée présente quelques problèmes, surtout si vous n’avez pas quelqu’un pour vous aider.
C’est pourquoi il est essentiel de faire appel à un professionnel compétent pour vous aider à réaliser ces méthodes et vous apprendre les meilleures techniques à réaliser de manière autonome.
Technique 1 : Drainage des poumons de manière manuelle
La physiothérapie pour la poitrine peut aider à dégager les voies respiratoires en utilisant une variété de techniques. Celles-ci ont un point commun : le thérapeute joue avec des effets de pressions et le flux de votre respiration afin de faire remonter le mucus de vos bronches et bronchioles.
D’un manière autonome, le drainage bronchique peut être également réalisé à l’aide d’exercices respiratoires ou par l’utilisation du bulo. Le bulo ou bulleau peut être acheté en pharmacie ou créé à l’aide d’une bouteille d’eau et d’un long tuyau. Adressez-vous à votre thérapeute pour vous assurer de bien l’utiliser.
Technique 2 : La percussion et le drainage postural
Pour le drainage postural, le physiothérapeute utilise la gravité pour drainer le mucus des poumons. Et il combine un travail de percussion afin de “décrocher” le mucus des parois. Avant de frapper et/ou de faire vibrer votre thorax, il placera votre corps dans l’une des nombreuses positions différentes afin que vos poumons soient orientés vers le bas.
En pratique, cela peut ressembler à des claquements avec une main en coupe pendant trois à cinq minutes, puis à des vibrations pendant 15 secondes (avec une main plate). Cela permet au mucus de remonter plus haut dans les voies respiratoires. Lorsque vous aurez terminé, on vous dira de tousser assez fort pour finir d’évacuer tout le mucus de vos poumons.
La percussion et le drainage postural doivent être effectués à jeun, soit avant un repas, soit deux heures et demie après. Il semble que cette technique soit de moins en moins retrouvée car elle manquerait de preuves scientifiques et d’autres techniques, comme le drainage autogène s’avèrent apporter des résultats plus concluants.
Technique 3 : le drainage autogène (DA)
Le drainage autogène (DA) est un moyen de dégager les voies respiratoires qui implique une respiration contrôlée avec des volumes pulmonaires croissants pour faire monter et sortir le mucus des poumons et le relâcher. Tout cela est permis grâce à des jeux de pressions et une modulation de votre rythme respiratoire.
En trois étapes, le but est de déplacer le mucus de l’extrémité de vos voies respiratoires vers le milieu de celles-ci. Ensuite, de le faire diriger puis vers les plus gros tuyaux (des bronchioles vers les bronches), où il peut être éliminé.
Au départ, cela nécessite de prendre de petites respirations. Ensuite, vous prenez des respirations moyennes avec un rythme relativement lent. Et pour finir, vous prenez de grandes respirations qui vous permettent de tousser. Si la technique est bien réalisée, vous finirez par cracher le mucus (ou l’avaler).
Pour réaliser correctement le drainage autogène, l’aide d’un physiothérapeute est vivement recommandée.
Technique 4 : Technique de respiration active
Les techniques de respiration active peuvent vous aider à vous débarrasser du mucus dans vos poumons (lorsque celui-ci ne se trouve pas trop profondément dans vos voies respiratoires). Votre physiothérapeute peut vous apprendre à appliquer ces techniques correctement.
En général, il commence par vous faire prendre conscience du contrôle de votre respiration (en inspirant et en expirant par la bouche, si possible), puis par une respiration profonde (en retenant parfois son souffle pendant deux à trois secondes avant de le relâcher), et enfin par une expiration.
Lorsque vous soufflez, vous expirez avec force par la gorge (l’air doit être chaud), comme si vous essayiez de faire de la buée sur un miroir.
Il existe également des appareils à pression expiratoire positive qui sont utilisés en physiothérapie respiratoire. Les dispositifs de pression expiratoire positive (PEP), comme un masque ou un embout que vous tenez dans votre main, vous aident à respirer tout en ayant des pics de variation de pression qui favorisent le décollement des sécrétions pulmonaires.
Le dispositif PEP vous permet d’inspirer librement, mais lorsque vous expirez, il rend la tâche plus difficile. En effet, il s’agit d’expirer contre une résistance. De la sorte, vous devez expirer plus fort et cela crée cette variation de pression. Au niveau de la durée, il est important d’avoir une phase d’expiration plus longue que la phase d’inspiration. Cette technique permet de déplacer les sécrétions vers la bouche, afin de les éliminer tout en gardant vos voies respiratoires ouvertes.
Technique 5 : PEP oscillant
Comme le PEP ordinaire, cet appareil vous permet d’inspirer facilement mais vous pose des problèmes lorsque vous expirez. Un appareil PEP émet également des vibrations (ou oscillations) lors de l’expiration pour déplacer le mucus des voies aériennes périphériques et moyennes vers les voies aériennes qui sont proches de votre bouche (= les voies respiratoires les plus larges). Après quelques expirations profondes, on vous pourrez toussez afin d’évacuer les sécrétions de vos poumons.
Technique 6 : L’activité physique
Bien que de nombreux exercices de physiothérapie respiratoire existent, l’activité physique globale se présente comme une stratégie de choix. Tout simplement car elle peut être réalisée n’importe où et n’importe quand.
Le principe d’un désencombrement naturel grâce à la pratique d’une activité physique régulière est permise grâce à la variation du flux respiratoire et de la fréquence respiratoire lors de l’effort. Un effet biomécanique qui permet naturellement de favoriser le drainage bronchique et le désencombrement des poumons.
Comment se former en physiothérapie respiratoire ?
Il est possible de se spécialiser dans cette branche. Pour la liste des formations, je vous invite à vous rendre sur la partie spécifique de ce site. En effet, il existe différentes formations en Suisse et également à l’étranger (chez nos amis Belges, qui sont de grands spécialistes dans le domaine !).
Est-ce que la physiothérapie respiratoire du nourrisson est identique à celle de l’adulte ?
Non, car les problèmes ne sont pas les mêmes. Cependant, concernant la stratégie pour drainer les poumons et éliminer les sécrétions bronchiques, la méthodologie et les concepts sont très similaires.
Je vous invite à regarder cette petite vidéo pour en savoir plus sur les traitements pour les bébés qui ont une bronchiolite (kiné resp en pédiatrie).
Comment trouver un physio pour un traitement respiratoire ?
De nombreux physios sont disponibles dans toute la Suisse Romande. Certains se déplacent à domiciles et d’autres disposent de leur cabinet. Par exemple, vous n’aurez aucun mal à trouver un rendez-vous de physiothérapie respiratoire à Genève et dans toutes les grandes villes de Suisse.
👉 Découvrez la liste des physiothérapeutes proche de chez vous
Autres informations pour les patients atteint d’un problème respiratoire
Vous avez une question sur une pathologie respiratoire ou une maladie des poumons ?
N’hésitez pas à vous adresser directement aux associations suivantes :
- Ligue Pulmonaire Suisse : https://www.liguepulmonaire.ch/
- Association Suisse de la Mucoviscidose : https://mucoviscidosesuisse.ch/
👉 Découvrez notre liste des associations et fondation de Suisse